Trois-Rivières, le mardi 6 mai.


Et hop ! Route 117, puis 640, et nous voici à Trois-Rivières dont la zone industrielle surprend à son approche. Carmen et Yvon son nos nouveaux hôtes et eux aussi des plus accueillants.

Ils nous réservent durant deux jours des petits déjeuners exceptionnels dans leur demeure traditionnelle, héritée des parents et réaménagée pour leur retraite. Chaque chambre est chargée de l’histoire familiale. La nôtre devait être celle d’une de leur fille. On déplace quelques poupées présentes sur les oreillers, d’autres nous observent alors que nous nous couchons le soir venu. Ne faisons donc pas trop de bêtises !

On sent ici encore que la saison n’a pas encore débutée. Quelques sites encore fermés : les forges, la cité de l’énergie et le parc de la Mauricie… No comment. Pardon. Sans commentaire !

On profitera donc de la vieille ville et de sa prison convertie en musée. Quelques ex-détenus organisent sa visite. On en apprend énormément. Merci à Stéphane pour ses explications passionnées. Une bonne reconversion après avoir passé sept années au trou. On ressortira de là avec une toute autre image de celle que nous avions de l’univers carcéral.
La ville offre là un exemple de réinsertion sociale.


Saint Fulgence, le jeudi 8 mai.


Trois heures et quart, nous avait-on dit, sont nécessaires pour rejoindre Saint Fulgence. Faudra qu’on m’explique comment faire si on respecte les limitations de vitesse. Nous aurons mis quelques cinq heures. Heureusement, la longue route 155 est un spectacle à elle toute seule. On longe tout le long des paysages superbes chargés d’une végétation en train de reprendre vie, délimité par des lacs très étendus. Les villages traversés dont aussi séduisants qu’isolés.

Au lac Saint-Jean, on tombe sous le charme d’une ancienne ville minière abandonnée, Val-Jalbert, qu’on nous a conseillé de visiter.
Nous ne sommes pas dans la bonne saison et nombre de sites sont fermés. L’avantage, c’est que de nombreux autres sont du coup gratuits et que nous sommes seuls à les visiter.

Le site de Val-Jalbert est encore plus vide qu’il ne devrait l’être. Seules quelques indications nous invitent à ne pas faire n’importe quoi et à respecter les habitats vidés de leurs âmes.

Le soir, nous arrivons tardivement chez nos nouveaux hôtes, Mariko et Richard.
A quelques pas du Fjord, nous nous isolons dans leur demeure. Ils présentent le même accueil que les autres hôtes chez qui nous avons logé. La gentilles des canadiens nous impressionne.

Leur ferme fournit quelques produits mais annonce surtout un peu de repos bienfaiteur.

Tremblay. Tout le monde s’appelle Tremblay dit-on au Québec. Mariko, petite-fille de japonais ayant migré sur le Canada aura récupéré au passage le nom de cette grande famille québécoise qui a même laissé son nom sur un fromage. Merci pour le détail !

Aux alentours, le décor est propice à quelques marches.
On se laisse guider à tord par Chico, le chien de la propriété. Il nous aura mené en bateau et nous aurons dû rebrousser chemin. Merci le cleps ! Nous autres citadins sommes vraiment mauvais dans la nature. La cart que Mariko nous aura laissé ne nous aura pas servi.

On aurait aimé savoir à l’avance que tous les serpents au Canada sont inoffensifs. Ceci nous aurait évité une petite frayeur lorsque j’en ai quasiment écrasé un et qu’il a fui sous mes yeux apeurés, nous poussant à écourter notre balade dans la nature.

Nous sommes ce soir aux anges dans ce gite, chauffé au poêle d’antan, sous un ciel qui brille de mille feux.

Quant au fjord de Saguenay, objet de notre visite, il ne nous a pas plus emballé que ça. J’attends de voir plus tard s’il présentera quelques points de vue plus intimistes. Je pense aussi qu’il doit être plus agréable à voir une fois la fonte des neiges belle et bien finie et ses forêts plus en feuille.

Petit départ prévu pour le lendemain. Discussion passionnante et passionnée avec Richard.
Il est responsable des forêts et se trouve taxé parce qu’il ne coupe pas assez d’arbres là ou d’autres sont subventionnés pour entailler la forêt et n’y laisser que des jeunes pousses. Mais le bon Richard préfère la diversité et ne pas détruire la chaîne végétale.
La discussion dérive logiquement sur cette nouvelle race de chef d’état qui, à l’image de la France, des Etats-Unis et d’autres, gèrent les pays comme de petites entreprises et ne voient finalement qu’à très court terme. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet même s’il y a beaucoup à dire.
Je ne peut néanmoins qu’être admiratif face au niveau de responsabilité que s’octroie notre hôte, à sa charge d’enrichir la nature environnante.

L’heure est au départ et la route 172 nous attend pour rejoindre Tadoussac. Longeant le fjord qui n’offre finalement pas de plus beaux points de vue que nous avions à Saint-Fulgence, nous espérons pouvoir croiser sur le chemin quelques ours ou orignaux.

L’espoir fut vain. Et les quelques randonnées d’exploration par quelques québécois expérimentés ne sont pas praticables. Trop de neige.

Moi qui pensais qu’il n’y avait pas de saison pour visiter le Canada, il y a bien un intersaison quand même.

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