Sud Lipez, le vendredi 13 septembre.
La qualité des agences proposant un passage pour la Bolivie n’étant pas uniformément vérifiée, il est difficile de choisir.
A la frontière bolivienne
Quel plaisir, notre choix figé, de constater à l’image d’anciens treks asiatiques, que nous sommes encore une fois bien tombés et trouvons dans notre guide toutes les qualités requises. Il nous conduira trois jours durant à travers la cordillère des Andes et plus précisément cette partie de l’Altiplano.
Durant ces trois jours, nous atteindrons et dépasserons les 4000 mètres d’altitude. La phobie du mal d’altitude nous a en partie poussé à prolonger notre séjour à San Pedro de Atacama (afin de s’accoutumer dans un premier temps à son altitude de 2500 mètres).
Laguna verde Laguna blanca Geyser
Au passage de la frontière, sitôt le véhicule chargé, notre guide, Renato, se hâte de nous décrire notre première journée. La Bolivie détient une richesse minérale à couper le souffle. Les montagnes prennent des couleurs époustouflantes alliant le vert, le jaune, le rouge, signalant la présence de végétaux, de souffre, de fer,… Ce sont entre autre ces sels minéraux qui teintent les lagons. La journée débute donc par la visite de deux lagons mitoyens : « laguna blanca » et « laguna verde ». Elle se poursuit par des eaux thermales dont l’attrait ne tient pas tant à la chaleur des eaux mais aux teintes arborées sur l’ensemble du plateau. Non loin de là, à 4900 mètres d’altitude, quelques geysers volcaniques, impressionnants soient-ils, présentent des bains de boue bouillonnant (température de 150°C).
Mais le clou du spectacle, indiscutablement, la « laguna colorada ». Une masse imposante de rouge-rosé occupe les trois quarts de notre espace visible. En s’approchant, ce sont des milliers de flammants roses qui habitent les lieux. Les teintes d’ensemble sont saisissantes. Le rouge-rosé du lagon provient d’algues et de sels minéraux. Ces derniers deviennent écume dont la couleur blanche borde le lagon. En tâche de fond, les maintenant habituelles montagnes de la cordillère.
Laguna colorada Glace éternelle Lamas sur le laguna colorada
Nous faisons hâlte dans ce lieu idyllique. Seul inconvénient, les 4200 mètres sévissent et commencent à se faire sentir.
Les Hauts Plateaux, le samedi 14 septembre.
Nous n’avons jamais passé une nuit comme celle là. L’insomnie est un des symptômes du mal d’altitude. Nous en avons fait les frais. De là à ressentir en plus un mal de tête incessant, il n’y a qu’un pas. Il y a de quoi ne pas vouloir rester à cette altitude, même si l’on nous promet que notre organisme va s’habituer. Un bon bol de Maté, remède à base de feuilles de coca, et cette deuxième journée peut s’amorcer.
Surprenante formation Visconcha Laguna chiarcota
Premier stop sur un sol on ne peut plus désertique. Quelques roches ayant subies une érosion par le vent jonchent les environs. Parmi elles, une sort du lot prenant la forme d’un arbre.
Non loin de là, une autre masse rocheuse accueille quelques visconchas, sorte de lapins andins rappelant la famille des kangourous.
En toujours en reprenant la route la multitude de lamas et de vigognes.
Ensuite, nous traversons quatre lagons « altiplanicos » ayant pour seul point commun d’être habités par des flammants roses. Dans l’ordre de visite : « laguna honda », nommé ainsi pour sa profondeur, « laguna chiarcota », pour sa couleur sombre, « laguna hedionda », pour son origine volcanique, « laguna cañapa ». Mais après le « laguna colorada », il est très difficile d’être impressionné.
La route se poursuit Arrivée
La visite se poursuit par un volcan éteint dont une éruption a recouvert de lave toute la vallée.
Et nous prenons grand plaisir à séjourner dans la ville de San Juan confortablement installés dans un hôtel enfin propre. Il est même étonnant de trouver autant de propreté (tout est relatif) dans ce lieu isolé alors que la capitale chilienne n’offre pas de prestation similaire.
Uyuni, le dimanche 15 septembre.
Ca y est, enfin une bonne nuit. Notre organisme s’est habitué. Nous pouvons profiter pleinement de cette dernière journée avant Uyuni.
Une heure et demi suffit à atteindre le salar d’Uyuni. Pour Renato, le salar est d’ailleurs la meilleure route du pays. La masse saline est des plus denses. L’eau s’est en partie retirée il y a quelques milliers d’années et a laissée sur une superficie de 12000 Km² la blancheur éclatante de son sel dont la profondeur va de quelques centimètres à une trentaine de mètres en certains points.
A la recherche d’eau
La plus belle route du pays Île des Incas Hotel de sel
Culture
A 60 km d’Uyuni, l’île des Incas émerge du salar présentant des cactus vieux de 600 ans et d’une hauteur supérieure à deux mètres.
Sur la route d’Uyuni, deux hôtels construits entièrement de sel sont une attraction touristique de plus. A l’image de l’adobe de San Pedro de Atacama, le sel sert ici non seulement à bâtir la structure des bâtiments mais également à en emménager les intérieurs.
Notre tour se finit pas une dernière excursion et pas des moins interessantes puisqu’elle concerne l’extraction du sel dans le salar. Sur une large portion, les 10 cm de surface sont raclés et le sel récolté est disposé en cône. Il est stupéfiant de constater que le trou créé est rempli d’eau. C’est cette eau qui permettra au sel de se régénérer 15 jours plus tard.
Notre tour se termine, échange de politesse avec notre guide y su bueno corazon.
On nous avait mal décrit cette ville qui ne présentait, selon tous les propos tenus, que peu d’intérêt. Force est de constater que nous sommes agréablement surpris !
On ne s’attendait probablement pas à rencontrer un développement tel, une architecture à faire envier certains patios chiliens, des traditions vestimentaires toujours respectées.
Sur Uyuni Marché Sur Uyuni
Comparé au Chili, les gens ont ici un facieste indien. Ca nous démange de prendre des photos. La beauté du teint, la finesse des traits, les jupes amples pour les femmes et la couleur générale des tenues sont autant d’atout. Nous sommes sous le charme.Sur Uyuni
Les gens semblent par ailleurs détenir du temps. Le calme dont ils témoignent est exemplaire. Nous arpentons par exemple un marché dans un silence paradoxal. L’Asie ne nous avait pas habitué à celà.
Durant ces trois derniers jours, nous n’avons cessé de croiser des lamas. Aussi, s’ils sont certe mignons, et notamment avec leurs plumes rose-fushia en guise de boucles d’oreille (carnavals et festivals obligent !), Ronato nous en a très largement vanté les qualités gustatives. Il nous en aura pas fallu moins, le soir venu, pour déguster un bon plat de lama – frites. Un seul mot : délicieux !