Ranomafana, le jeudi 04 septembre.


Nous finissons par être lassés des transports. Finalement, on aimerais profiter d’un 4×4 à notre disposition. Nous avons utilisés les services d’un taxi-brousse pour Ranomafana. Deux heures de trajet étaient prévues initialement (ce n’est rien !). Mais ce sont trois heures qui nous effectivement nécessaires pour descendre et quelques deux heures pour partir, en attendant que le taxi veuille bien se remplir et que de l’essence soit mise dans le réservoir. Enfin, tout ça n’est rien, mais nous commençons à en avoir marre de dépenser notre argent en gasoil et de perdre des journées complètes dans ces transports. Sitôt arrivés dans un lieu qu’il nous faut nous enquérir des moyens pour repartir !

Loin de Fianarantsoa, Ranomafana est un petit village où l’on retrouve avec plaisir ce peuple malgache adorable. On en n’a pas fini d’être étonné. D’autant que Ranomafana et le parc du même nom sont des hauts lieux touristiques de l’île.

Ici, on cherche à développer l’éco-tourisme et par ce biais à sensibiliser les habitants sur leur nécessité de sauvegarder la forêt tropicale environnante et ses mille richesses.

Le parc est tout bêtement considéré comme le parc à lémuriens de Madagascar même si ces derniers sont observés sur toute l’île. Enfin, quelques espèces en voie d’extinction peuvent être observées qu’en ces lieux.

Dans ce village, nous nous laissons bercer par cette nature encore sauvage, présente dans chacune des collines nous entourant, nous prenons plaisir à retrouver de nouveau les sourires sur chacun des visages, à répondre à chacun des « bonjour vahaza » que les enfants nous adressent,…

Nous aimons ce pays !


Ranomafana, le vendredi 05 septembre.


Objet de notre présence dans ce village, nous visitons le parc national aujourd’hui. Ce dernier recense une douzaine d’espèces de lémuriens dont cinq diurnes, deux crépusculaires et cinq nocturnes. Mais il présente également un nombre d’oiseaux, une diversité florale surprenante. Bon, il est vrai que les nombreuses orchidées n’écloront que dans un mois et que le spectacle doit être grandiose à cette date mais nous sommes déjà stupéfaits par la taille des fougères arborescentes… Dans tous les cas, l’objet essentiel de notre visite, c’est les lémuriens.

Seulement voilà ! Les lémuriens sont très facilement observables lorsqu’on les trouve mais les trouver n’est pas forcément aisé.

Deux visites nous auront permis de rencontrer trois espèces de lémuriens et une civette. La visite nocturne consistant à appâter les animaux avec de la nourriture, le mérite est moindre.

Parmi les trois espèces, on sera tout de même satisfait d’avoir pu observer l’hapalémur à nez large, en voie de disparition. Friand de bambou, il évolue sans crainte à moins d’un mètre de nous. Il nous faut seulement veiller à ne pas effleurer le bambou dont il se délecte.

Autre espèce intéressante, ce soir alors que nous déposons quelques morceaux de banane, un microcèbus roux pointe le bout de sont nez. Il ne pèse pas plus de quarante grammes mais se déplace de branches en branches à une vitesse incroyable.

Autres rencontres : quelques maki à ventre roux et une civette.

Petit moment d’incertitude le soir venu, alors que nous sommes revenus au village, alors que nous y passons d’agréables instants, alors que nous devons partir demain.


Ambositra, le samedi 06 septembre.


Pas de temps à perdre ! l’expression a, dans ce pays, quelque chose d’hilarant. Il nous faut retourner à Tananarive impérativement lundi soir. Nous partons pressé pour Ambusitra, à mi-chemin, réputé pour son artisanat d’exception.

Il nous faut apprécier la chance que nous avons d’obtenir les transports dans des délais rapides, même si huit heures nous aurons finalement été nécessaires pour rallier la ville et si finalement une journée de transport de plus se solde à notre actif.

Nous envisageons de visiter quelques villages zafimaniry demain pour la journée. Ceci devrait nous laisser la matinée de lundi pour visiter les boutiques d’Ambusitra, mine d’objets d’artisanat de qualité époustouflante.

Même en peu de temps, notre courte visite de la ville aurait pu être parfaite. Mais alors que nous cherchons deux vahaza pour partager les frais de taxi, alors que nous rencontrons à tout hasard la directrice de l’Alliance Française, alors que nous lui expliquons les erreurs qui ont été commises sur mon visa, elle nous invite, en connaissance de cause, à rentrer au plus vite sur la capitale.

Et nous qui avions notre guide, Roger, dont la directrice nous a vanté les mérites, nous voilà contraints d’annuler la visites des villages environnants et d’amorcer un retour hâtif sur Antananarivo.

Ah ces cons de douaniers ! Mon amie et moi avons fourni des papiers similaires à notre arrivée (passeport, billets de retour) et sommes passés l’un derrière l’autre. Alors comment expliquer qu’ils lui aient accordé un séjour de trente jour et pour mois dix-sept jours seulement. Résultat, je me retrouve à Madagascar dans la plus parfaite illégalité !

Comme si nous n’étions déjà pas assez frustrés du peu de temps qui nous est imparti pour visiter la ville, comme si nous ne passions pas assez de temps dans les transports, il nous faut impérativement repartir demain.

Déception pour les villages que nous ne pourrons visiter, déception pour les ateliers, déception tout court !


Antananarivo, le dimanche 07 septembre.


Nous aurons au moins bénéficié de la matinée pour observer l’artisanat de la localité. Et, il faut bien l’avouer, les objets sont surprenants de qualité et d’ingéniosité. Nous sommes épatés par ces artistes dont nous ne pouvons, faute de temps, observer l’exercice de leur fonction. Ils maîtrisent de toute évidence l’art et la manière de travailler le bois, réalisant toute forme d’objets et particulièrement des jeux de sociétés ingénieusement enchevêtrés pour ne former qu’une seule pièce. Quelques peintures finissent harmonieusement ces ensembles.

Prenant la route dans l’après-midi, nous rejoignons la capitale dans la soirée. Si la journée « administrative » qui s’opèrera demain ne nous enchante guère, ce second passage dans la capitale nous pousse à prendre conscience que notre voyage touche à sa fin.


Antananarivo, le lundi 08 septembre.


Comme prévu, nous nous trouvons aux premières heures dans la longue file d’attente devant le Consulat de France. Une demi-heure plus tard, expliquant nos problèmes de visa, on nous renvoie sur le ministère de l’intérieur. Une demi-heure plus tard, arrivés au ministère, on nous expédie à la porte n°2 du service des douanes, puis dans l’annexe extérieure au service de l’immigration. On explique notre situation au chef de service, qui ne voit d’autre solution que de prolonger notre visa. Il nous faut payer pour leurs erreurs, mais, après tout, le plus important, c’est que nous régularisions notre situation dans la soirée. On nous remet une liste de documents à remettre.

Une lettre manuscrite à l’intention de Monsieur le Directeur du Ministère de l’Immigration et Emigration timbrée à 1000 FMG

- Un formulaire à compléter
- Quatre photos
- Un certificat d’hébergement
- Un reçu de change
- Une photocopie du passeport et des billets d’avions retour
- Des timbres à acheter à la demande pour un montant de 140 000 FMG

Autant dire que nous sommes à deux doigts de tomber fous. Il nous faut revenir avant midi pour obtenir notre passeport dans la soirée, quand on sait comment tout est long dans ce pays…

On ne désespère pas. On change des travellers pour obtenir un reçu de change. On se fait prendre en photo ; on les récupèrera à onze heures. Pendant ce temps, on fonce à l’hôtel, le propriétaire doit venir en taxi, est le seul habilité à nous faire un certificat d’hébergement. On part faire les photocopies. On revient, le propriétaire n’est pas arrivé. On laisse notre passeport. On part chercher les photos. Elles ne sont pas prêtes. On attend. On revient à l’hôtel. Il est onze heures trente. Dix minutes plus tard, notre dossier est au complet. Il nous manque que le timbre fiscal. On prend un taxi direction le ministère. Nous arrivons cinq minutes avant la fermeture. On peut obtenir un timbre fiscal au ministère d’à côté. Au ministère des affaires fiscales, on me renvoie au ministère de l’économie et de l’industrie. Je cours. Mon amie attend au ministère de l’immigration. J’arrive à midi et cinq minutes. L’employée vérifie le dossier et nous renvoie vers le chef de service avant de prendre sa pause déjeuner.

Le chef de service vérifie le dossier, regrette vraisemblablement que nous ayons réussi à le compléter si vite.

Il monte voir le directeur. Il redescend, fait mine grise.

Il n’y aura pas de prolongation de visa mais, reconnaissant leur erreur, les services de police apposeront un rectificatif sur le passeport. Nous n’aurons pas à nous acquitter de paiement supplémentaire.

Nous sommes invités à repasser à seize heures trente. La partie est gagnée. Nous pouvons souffler, ne devrons vraisemblablement pas annuler notre vol demain pour Sainte Marie !

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