Île aux Nattes, le mercredi 10 septembre.


Située à l’extrême sud de Sainte-Marie, à trois minutes à pirogue de cette dernière, l’Île aux Nattes est un site d’exception. Un lagon, du sable fin, très fin, des palmiers, des eaux on ne peu plus limpides, une barrière de corail, et plus loin quelques baleines à bosse plongent le visiteur dans une ivresse sans comparaison.

Quelques trois heures suffisent à faire le tour de l’île et à croiser cette sympathique population dont on dit que chaque membre prie chaque jour le seigneur pour qu’aucun promoteur immobilier ne vienne s’exercer dans les environs. Ici, la place est à la nature.

Quelques cases de bambou disséminées ici et là offrent au voyageur la possibilité de se loger. Seuls quelques groupes électrogènes viennent parasiter le silence et le calme des lieux, que seul le vent dans les palmeraies habituellement perce.

Ici, nous sommes au paradis ! Incontestablement au paradis !

Aucun mot ne saurait apporter une description suffisante.

Mais le clou du spectacle, ce sont les baleines qui naviguent au large. On regrettera d’être en fin de saison et que ces dernières se fassent de plus en plus rare. Personnellement, nous ne pouvons les voir s’exercer à quelques acrobaties, comme en ont eu l’occasion de les observer d’autres voyageurs, voyageurs que bien entendu nous envions. Nous nous contentons donc de quelques queues, de souffles, de nageoires dorsales même si la tête s’élève parfois légèrement. Dans tous les cas, le spectacle nous charme évidemment, et si la virée n’était pas si chère, nous aimerions la prolonger indéfiniment.


Île aux Nattes, le vendredi 12 septembre.


Le temps semble s’être arrêté. Nous avons parcouru l’île en long, en large et en travers, histoire de vérifier une dernière fois la sympathie de ce peuple. La traversée du village nous en convainc. Chacun se plait à nous indiquer le chemin.

Nous errons de plages en plages, fréquentons quelques piscines naturelles, nous amusons à observer quelques vari noir et blanc qu’un hôtel détient.

Mais une déception nous envahit lorsque nous prenons conscience de la proximité de notre date de retour. Demain sera notre dernière matinée dans ce cadre idyllique. Nous amorcerons notre retour vers la capitale.


Tamatave, le samedi 13 septembre.


À vingt minutes en avion de Sainte-Marie, Tamatave est de toute évidence une ville développée, que sa situation portuaire favorise largement. De grandes avenues, de larges trottoirs, un éclairage en tout point savent nous rappeler Tuléar.

Seule ombre au tableau, la prostitution. Nous ne comprenions pas les raisons des nombreuses affiches qui clament haut et fort « non au tourisme sexuel », nous pouvons remballer notre ignorance et considérer cet état de fait comme un risque évident à l’avenir. S’il est vrai que cette prostitution n’est probablement le fruit des vahazas, elle pourrait le devenir. Mieux vaut prévenir !

Non loin du centre de Tamatave, le parc zoologique d’Ivoloina accueille nombre d’espèces de lémuriens, de tortues et d’espèces menacées d’extinction. Le parc sert par ailleurs de centre de réhabilitation pour quelques lémuriens qui auraient malheureusement goûté aux joies de la domestication. Si nombre d’entre eux sont en semi-liberté, on regrettera la présence de cages et la privatisation totale de liberté pour d’autres.

Enfin, le parc est aussi l’occasion de comprendre le symbolisme attaché à l’arbre du voyageur. Dans cette région de Madagascar, il pousse en tout point et tous azimuts, prenant des tailles gigantesques.

La promenade dans le parc se clôture par un centre de sensibilisation au respect de la flore malgache.

Dans la soirée, sur Tamatave, alors que la fin approche, nous nous laissons tenter par une des meilleures tables de la ville : l’hôtel Joffre. La cuisine française qu’on y sert est tout simplement épatante. Les grands chefs français n’ont qu’à bien se tenir. Nous dégustons ce soir un foie gras frais avec une légère senteur de vanille. Nous poursuivons par un tournedos Rossini et un steak de zébu au beurre d’anchois. Enfin, nous comblons notre palais avec un fondant au chocolat et sa crème anglaise vanillée. Un pur régal !

Nous nous attristons tout de même à l’idée d’avoir dépensé dans ce restaurant une somme que nombre de malgaches peinent à gagner…


Antananrivo, le dimanche 14 septembre.


Nous passons la bonne partie de la journée dans un taxi-brousse pour rejoindre notre dernière étape. Le trajet se fait étonnement ponctuel dans son départ, alors même que le taxi n’est pas plein, sans même passer par la station service. Nous sommes stupéfaits par cette efficacité toute nouvelle que n’avons pas eu coutume de constater par ailleurs.

Une bonne impression donc pour ce dernier trajet que nous appréhendions.

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