Bodnath, le jeudi 4 novembre.
Une journée de transport nous aura été nécessaire hier pour atteindre le Bodnath. Arrivés tardivement, nous aurons prix rapidement une chambre dans les environs sans possibilité de chercher un logement de meilleur rapport qualité / prix. Compte tenu de la faible capacité d’accueil des lieux et du nombre de pèlerins et touristes, il ne vaut dans tous les cas peut-être mieux ne pas jouer les difficiles.
Voir le Bodnath la nuit et le matin de très bonne heure a quelque chose de fascinant. Les nombreux visiteurs de passage laissent place à quelques pèlerins guidés par leurs seules prières. Soir comme matin, une musique plus traditionnelle remplace les musiques tibétaines habituellement diffusées par les vendeurs de CD. Quelques sons lourds et puissants sortent de je ne sais où, probablement de quelques monastères limitrophes. Le Bodnath se revêt la nuit de milles lumières.
On s’abandonne à ces heures plus sincèrement aux rituels, nous tournons et continuons de tourner autour du site, dans le sens des aiguilles d’une montre.
Prières Prières Majestuosité
Pouvoir séjourner une nuit sur le Bodnath, c’est aussi celui de pouvoir s’esquiver dans ses alentours lorsque la foule commence à envahir les lieux. Non loin, le Pachupatinath mérite non seulement le détour mais aussi qu’on s’y attarde un peu. Il est parmi les lieux les plus sacrés chez les népalais. On ne tiendra pas compte des nombreux détritus qui jonchent les lieux, à l’image du Gange sur Bénares, et nous laisserons guider dans ce site remarquablement préservé, errant entre les temples, imaginant les nombreuses cérémonies crématoires, et notamment celles des princes népalais. Comme une impression que dans ces lieux, le passé côtoie l’avenir.
Mais le Pachupatinath, ce sont aussi ses (faux) sadhus qui se placent dans des postures incroyables, à l’habit poussiéreux qui n’ont qu’un seul but apparemment, celui de proposer au passage une photo digne d’une carte postale, moyennant finance. Il n’est pas dans mon principe de payer pour une photo et nous passerons notre chemin.
Pèlerinage Bougies Pèlerinage Cloches
Ce sont aussi ses singes chapardeurs de victuailles qui déambulent un peu partout. Notre bébé couvert de rouge – la varicelle s’est déclarée cette nuit – est sous le charme.
Duwacoat et Bhaktapur, le vendredi 5 novembre.
Retour sur Duwacoat.
Le Tihar a débuté. Chaque enfant hébergé dans le centre d’accueil de Duwacoat retournera pour cette période de festivités dans sa famille. La journée est donc consacrée à l’accueil des familles, aux « au revoir » aux enfants. Ce centre est résolument un beau projet de l’association Thanaka. Le respect que nous témoigne chaque famille à leur arrivée, alors que nous représentons par notre présence l’association, en est une preuve irréfutable.
A chaque fois qu’un enfant quitte le centre, un petit pincement au coeur me saisi. Je ne sais pas si je les reverrai avant notre départ.
Le soir venu, un petit tour sur Bhaktapur s’impose à nous. En ce jour, la ville se pare de mille feux. Les bougies sont disséminées sur chaque palier, sur chaque fenêtre, elles guideront, au sein de chaque habitation, la déesse, censée apporter chance, prospérité et bienfaisance, jusqu’au temple. Pour nous autres passagers, le spectacle est envoûtant. Les enfants, quêteurs de quelques offrandes, magnifiquement vêtus, oeuvrent sous nos yeux. De très nombreuses offrandes sont posées par les habitants ici et là. Le tout éclairé pour la soirée à la bougie.
Fête des lumières Fête des lumières Fête des lumières Fête des lumières Fête des lumières Fête des lumières Offrandes
A une heure plus avancée, l’heure est venue de rejoindre Prithivi et Surya, nos hôtes, pour assister à la cérémonie. Nous ne comprendrons pas grand chose au rituel, mais leur souhaitons, en les remerciant de nous convier, toute le bonheur possible.
Bhaktapur, le dimanche 7 novembre.
Les festivités au Népal ont cela de remarquable qu’elles accaparent les habitants à plein temps, mais aussi qu’elle paralysent le pays.
Pendant deux jours nous serons conviés à suivre nos hôtes dans leur famille respective, pour déguster quelques mets spéciaux, accueillants les offrandes avec plaisir. Pendant deux jours nous ne pourrons nous permettre de nous éloigner trop, par crainte de ne pouvoir rentrer à l’heure pour les suivre.
L’accueil des familles est exceptionnel. Il est toujours enrichissant de retrouver chaque membre pour partager un peu, d’observer le respect qui règne entre les générations, de constater les rôles de chacun, des femmes et des hommes.
Quant aux repas, ils se déroulent assis à même un sol de terre battue. Nous laissons, entre chaque plat, les différentes femmes de famille (mères, soeurs,…) nous faire don de quelques offrandes, faire quelques cérémonials, nous apposer une tika. Notre fils sera enchanté de l’événement, loin de la monotonie des repas franchouillards.