De la frontière sud Laotienne à la frontière nord malais.

La Thaïlande dévoile mille visages, susceptibles de faire naître autant de sentiments à son égard. On peut la croire superficielle, elle est pourtant authentique. Elle se présente, on ne peut plus touristique, mais sait aussi se préserver. Dans ce pays, il faut de toute évidence savoir chercher et ne pas se montrer pressé… Mais dans tous les cas, chacun pourra se voir satisfait. Tous les goûts pourront être récompensés.

Plaque tournante oblige, tout voyage en Asie du sud-est se solde par la traversée de ce pays, à la découverte de ses charmes. Nous y avons personnellement passés quelques deux mois et plus, l’appréciant chaque jour davantage. Et, il faut bien l’avouer, si le pays n’est pas celui qui nous a procuré le plus de dépaysement, il est incontestablement celui dans lequel nous nous sentions le mieux, un peu chez nous en quelque sorte.

Ubon Ratchathani, le mercredi 17 mai.

Beaucoup de transports (tous les moyens de transport existants hors avion), nous ramènent à la civilisation. Ubon Ratchathani se montre très développée, à l’image des cités occidentales. La diversité culinaire des marchés nous émerveille.

Il est un fait que les Laotiens n’ont aucun esprit d’entreprise. Si l’un d’entre eux vend des bananes, tous les commerçants de la rue feront de même. Aussi, en Thaïlande, le choix s’offre à nous. Nous avons plaisir à manger ce que bon nous semble.

Nakkon Ratchasima, le jeudi 18 mai.

A nouveau, nous prenons le bus, pour Khorat. Bus climatisé, beaucoup d’espace, télévision, grand confort. Pourtant, nous nous y ennuyons. Au Laos le transport est folklorique. Aussi, nous n’avons pas souvenir d’un tel ennui durant les vingt et une heures de bus, dans des conditions épouvantables, qui nous ont permis de relier Vientiane a Pakse.

Arrivés à Khorat, deuxième ville du pays par sa population, nous sommes loin du charme des campagnes.

Nakkon Ratchasima, le samedi 20 mai.

Nous nous échappons dans la ville de Pimai, située a 60 km au nord-est de Khorat, célèbre pour sa ville fortifiée datant de la période d’Angkor. Le monument, restauré, donne un aperçu de ce que pourrait être un temple de cette civilisation. Nous sommes loin du prestige du Vat Phu Champassak, pourtant délabré, mais plus authentique.

A quelques kilomètres de la ville, nous admirons une fleur de Banian se déployant sur plusieurs dizaines de mètres.

Pak Chong, le lundi 22 mai.

Nous sommes a Pak Chong. La ville n’a rien d’extraordinaire si ce n’est un marché du soir très animé où nous pouvons nous restaurer à très bon prix.

Aujourd’hui, nous avons fait appel à un organisme primé par le Lonely Planet, conseillé par quelques habitants, afin de visiter le parc national de Khao Yai.

La journée commence par la vue de quelques gibbons qui se déplacent, à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, de branches en branches, avec une aisance à peine croyable. L’œil exercé permet de les voir nettement, de discerner leur morphologie imposante. Sur la route, quelques macaques gardent leur distance. S’en suit une traversée de la jungle avec un nombre d’espèces botaniques intéressant. Les animaux, nous n’en voyons pas ici, se cachent trop bien ou sont trop effrayés. Tout aurait été parfait si les sangsues n’avaient pas été en si grand nombre. Pourtant protégés, nous n’avons cessé d’ausculter nos jambes en repoussant celles qui grimpaient dangereusement. C’est un soulagement, la traversée achevée, que de savoir qu’aucune ne nous a sucé le sang. Pour la suite, nous partons visiter des chutes d’eau (nous n’en sommes plus à nos premières et sommes difficilement impressionnés après le Laos) et atteignons un point de vue sur la jungle, du sommet de la montagne, très explicite quant à la densité de la forêt.

Bangkok, le mardi 23 mai.

Partis dans la matinée par le train, nous errons dans l’après-midi sur Bangkok. Nos souvenir ne sont guère réjouissants, nous redoutons ce voyage obligé. Pourtant, Bangkok nous dévoile à présent ses charmes. En bus, nous traversons des quartiers très animés que nous ne manquerons pas de visiter.

Bangkok, le mercredi 24 mai.

A notre actif aujourd’hui, le quartier des affaires, celui des grands hôtels, celui des moals où les magasins se succèdent à n’en plus finir. Finalement, Bangkok se présente comme une ville attrayante. Nous pourrions incontestablement y vivre.

Note : une séance de cinéma nous fait le plus grand plaisir. Fait surprenant, nous devons nous lever et observer une minute de silence pendant que des images du roi défilent sous nos yeux avant le film. Nous avions déjà remarqué que son portrait se trouvait dans chaque domicile. C’est à se demander si ce statut d’adoration est obligé ou volontaire. Quoi qu’il en soit, pour nous, c’est une obligation que nous respectons.

Bangkok, le jeudi 25 mai.

Journée peu mouvementée. Nous attendons de prendre le train pour Kho Samui, dans le sud du pays. Notre voyage se fait dans la nuit. Les trains couchettes sont très bien conçus, respectent l’intimité de chacun.

Kho Samui, le vendredi 26 mai.

Sitôt sortis du train, nous embarquons sur un ferry. L’île de Kho Samui, dont un grand nombre d’éloges nous sont parvenus, a tout ce qu’on peut qualifier de balnéaire. Restaurants, boîtes, shopping, plages, palmiers,… Il y en a pour tous les goûts. Une baignade dans une mer calme et chaude nous fait le plus grand bien. Nous attendions ce moment avec la plus grande impatience.

Nous avons quitté les terres continentales asiatiques. Les mers se déploient sous nos yeux, transformant les paysages. Notre voyage dans ce sud asiatique prend donc un nouveau virage.

Kho Samui, le dimanche 28 mai.

Pas grand chose à dire sur les journées que nous passons ici. Ce n’est pas pour autant qu’elles sont déplaisantes. Notre voyage prend des allures de vacances. Une location de moto nous oblige à passer de plages en plages. Nous nous étions habitués à une vie peu onéreuse… La vie du sud fait quelque peu mal à nos finances.

Phang Nga, le mardi 30 mai.

Nous quittons Kho Samui. Une pensée nous traverse l’esprit. Bien que ces stations balnéaires offrent peu d’intérêt culturel, on a plaisir à y passer, à y séjourner. Nous avions envie de voir la mer. Sur place, d’abord envoûtante, elle devient vite habituelle et ennuyante. Pourtant, il est difficile de la quitter. Les longs moments sur la plage à écouter le bruit de l’eau sont délicieux.

Nous arrivons dans la soirée à Phang Nga. Un Tour Operator nous accueille et nous guide. L’agence étant prônée dans le Lonely Planet, nous lui accordons une confiance totale. On nous guide à un hôtel très bon marché et très confortable. L’agent nous y retrouvera demain…

Phang Nga, le mercredi 31 mai.

Nous passons toute la matinée en bateau, traversant des forêts de mangroves -un arbre se développant sur l’eau-, parcourant les formations rocheuses, surgissant des eaux, toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Nous finissons notre virée par la visite d’un village de pêcheurs entièrement bâti sur l’eau, au milieu de nulle part.

De retour dans la ville, notre agent nous invite à faire la route de Phuket avec nous. C’est une gentille attention que nous remercions.

Note : nous nous sommes mieux habitués à la vie thaïlandaise. Nous dépensons bien moins dans le logement ainsi que dans la nourriture pour des prestations semblables. Nous sourions, enfin presque, quand nous pensons à nos premiers pas dans le pays.

Phuket, le jeudi 1er juin.

Phuket est une île des plus banales. Nous avions entendu tant d’éloges sur ce lieu. Ce n’est rien d’autre qu’un ensemble de plages, belles il est vrai, d’hôtels de luxe, défigurant le littoral, sans aucun charme, ni cachet. La vie y est très chère.

La capitale, ne nécessitant pas de tourisme pour vivre est plus attrayante. On pressent une grande influence architecturale portugaise, signe d’un passé commercial animé.

Phuket, le samedi 3 juin.

Nous avions déjà eu un avant-goût de la saison des pluies, ce n’est rien en comparaison de ce que nous vivons actuellement. Il suffit de sentir une goutte et le ciel nous tombe dessus la seconde suivante, pas le temps de s’abriter. Toutes nos prévisions sont chamboulées, nous quitterons la Thaïlande dans un avenir proche, très proche.

Ao Nang, le dimanche 4 juin.

Départ pour Ao Nang (ao veut dire baie en thaï). De belles promenades nous attendent là-bas. A nouveau, la ville a l’allure d’une station balnéaire. Le typisme thaïlandais que nous apprécions a laissé la place aux promoteurs occidentaux. Dommage qu’ils n’aient pas su exploité de tels littoraux. Nous assistons décidément dans ces dernières provinces à un colonialisme commercial.

Ao Nang, le lundi 5 juin.

Ce dont nous pouvons être certain aujourd’hui, nos humeurs dépendent crucialement du temps. Aussi, la journée s’annonce merveilleuse. Une plage déserte nous attend : sable fin, eaux calmes,… Nous observons des formations rocheuses surgissant de la mer. Nous nous réconcilions avec cette partie du monde et resterons finalement quelque temps encore.

Nous poursuivons notre chemin en direction d’un « cimetière de coquillages ». Une halte dans un village nous fait découvrir une population islamique très accueillante, plus naturelle et sûrement moins intéressée que son homologue bouddhiste. Arrivés sur le site, nous sommes loin d’être impressionnés par ces « blocs de béton » qui nous font face. Pourtant, en les observant de plus près, nous admirons ce amas de coquillage dont la première pierre date de 75 millions d’années.

Kho Pee Pee, le mardi 6 juin.

Le ciel, légèrement couvert ce matin, promet de s’éclaircir pour le reste de la journée. Nous profitons de cette situation en embarquant immédiatement pour Koh Pee Pee.

Nous redoutions un tourisme ravageur à l’image de Pukhet. L’île a su garder son authenticité. Nous sommes là dans un paradis. Peu de mots pour le décrire.

Petite anecdote : à la recherche d’un logement, nous renonçons à un bungalow, bien situé, à cause des singes, trop agressifs. Aussi, nous craignions qu’ils nous volent nos affaires. A la tombée de la nuit, nous observons les crabes a l’œuvre sur la plage. Spectacle de toute beauté pour nous autres citadins.

Kho Pee Pee, le mercredi 7 juin.

Munis de masques et de palmes, nous partons en bateau admirer les fonds maritimes environnants. Ils sont de toute splendeur. Les multiples coraux, une grande variété de poissons, un mélange des couleurs indescriptible sont là pour nous émerveiller. Hier n’était qu’un avant goût. Les plages, inaccessibles par voie terrestre, sont toutes plus belles les unes que les autres. A chaque jour son paradis !

Kho Pee Pee, le jeudi 8 juin.

Nous passons la journée à nous pavaner sur Maya Beach, désormais célèbre grâce au film « La Plage ».

Kho Pee Pee, le vendredi 9 juin.

Traversée de l’île pour rejoindre la baie de Lantee, dont les fonds marins sont les plus beaux. Tout aurait été parfait si la pluie ne s’était pas manifestée. Nous sommes coincés sous une hutte une bonne partie de l’après-midi.

Krabi, le dimanche 11 juin.

Nous quittons Koh Pee Pee une journée en retard par rapport à nos prévisions. Le beau temps de la journée précédente nous a convaincu. Nous voulions profiter une dernière fois des plages de l’île.

La ville de Krabi n’a rien d’exceptionnelle. Elle semble même peu animée.

Un constat : le racolage est ici omniprésent. Nous sommes sollicités de toute part. Notre vision enthousiaste de cette population islamique pourrait bien en être affectée.

Hat Yai, le lundi 12 juin.

Départ pour Hat Yai, dernière étape avant la Malaisie. Nous sommes maintenant pressés de quitter la Thaïlande, de découvrir une autre culture, d’autres us et coutumes.

La Malaisie ne faisait pourtant pas partie de nos choix antérieurs. Nous nous serions contentés de la traverser pour rejoindre l’Indonésie si un bon nombre de routards ne nous avait pas narré la beauté de ses paysages. Nous nous attendons à être enchantes et prendrons le temps d’en visiter quelques recoins.

Au programme, nous longerons la côte est, traditionnellement musulmane, observant ses îles de toute beauté, la ponte des tortues, ses requins inoffensifs,…sur la route de Singapour. Après, nous pénétrerons à nouveau sur le territoire malais pour en visiter la jungle du centre – à ses cotés, l’Amazonie fait, dit-on, figure de nourrisson -, et la côte ouest, commercialement développée où nous entreverrons les influences coloniales passées.

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