De la capitale à la frontière nord laotienne

La Thaïlande dévoile mille visages, susceptibles de faire naître autant de sentiments à son égard. On peut la croire superficielle, elle est pourtant authentique. Elle se présente, on ne peut plus touristique, mais sait aussi se préserver. Dans ce pays, il faut de toute évidence savoir chercher et ne pas se montrer pressé… Mais dans tous les cas, chacun pourra se voir satisfait. Tous les goûts pourront être récompensés.
Plaque tournante oblige, tout voyage en Asie du sud-est se solde par la traversée de ce pays, à la découverte de ses charmes. Nous y avons personnellement passés quelques deux mois et plus, l’appréciant chaque jour davantage. Et, il faut bien l’avouer, si le pays n’est pas celui qui nous a procuré le plus de dépaysement, il est incontestablement celui dans lequel nous nous sentions le mieux, un peu chez nous en quelque sorte.
Paris, le dimanche 12 mars.
Le départ est proche. A la date du jour, les billets d’avion sont en notre possession (heureusement).
La tension monte. A 15 heures cet après-midi, un premier contact difficile au téléphone avec un thaïlandais. Nous avons réservé nos trois premières nuits dans un petit hôtel du quartier sud de Banglamphu.
L’aventure commence.
Paris, le mercredi 22 mars.
Il est 20H (heure française). Nous nous trouvons actuellement dans l’avion en direction de Bangkok.
Grosse anxiété aujourd’hui à l’arrivée à Roissy. Au revoir rapide avec une certaine émotion. Tristesse mêlée d’un sentiment de regret. La sensation soudaine et neuve de s’être précipités.
Remise en cause personnelle puis évaporation de cette lourde anxiété.
Bangkok, le jeudi 23 mars.
Comme nous nous y attendions, Bangkok n’est qu’une fourmilière humaine, polluée et motorisée. Par contre, surpris, nous avons constaté que le racolage n’est pas une pratique courante. En espérant que nous ne changions pas d’avis par la suite.
Nous sommes parvenus aisément à trouver l’hôtel. Encore plus étonnant, la réservation avait été effectuée malgré un coup de téléphone laborieux. Cet hôtel offre une apparence extérieure charmante. La propreté des lieux laisse à désirer (petite déception).
En route pour Siam Square (quartier commercial) ! A droite ! A gauche ! A gauche ! Nous traversons maintenant Chinatown. Quelques temples à visiter… Mais très vite, nous en venons à l’évidence : nous sommes perdus !!! L’angoisse nous empare, et pour cause : à chaque pas, toujours plus de paires d’yeux rivées sur nous. Traqués, nous n’osons plus demander notre chemin. Nous comprendrons que plus tard que ce quartier est très peu touristique.
Ah !!! Retour à la civilisation ! Siam Square et toutes ses boutiques de luxe telles que nous les rencontrons à Paris (Galeries La Fayette). Un grand tour, un bon petit repas et une rencontre chaleureuse. Souhaitant éviter la longue marche de l’aller, une thaïlandaise prend le soin de nous expliquer dans le détail la façon de rentrer.
Retour à l’hôtel, la chambre nous semble plus belle… Tout est relatif !
Bangkok, le vendredi 24 mars.
Debout à 9h00. Douche à 9h30. Couché à 10h00. Nous n’avons pas encore assimilé le décalage horaire. Et puis, nous sommes poussés à dormir car la pluie est plutôt méchante. Nous appréhendons maintenant les moussons.
L’après-midi, nous partons pour une promenade culturelle. Visite du grand palais, du Wat Pho abritant le plus grand bouddha couché de Thaïlande. Nous avons d’ailleurs pris conscience de la vie très occupée des moines. On poursuit par un tour en bateau sur le Chao Phraya… Tiens ! Un moine. On traverse un marché de poissons séchés… Des odeurs alors inconnues frappent nos narines. Le marché aux amulettes. D’autres moines !!! Nous étions loin de nous douter qu’ils vivaient en société.
Le soir, à la recherche d’un resto traditionnel thaï, nous découvrons un quartier occidental à deux pas de chez nous.
Nakhon Pathom, le samedi 25 mars.
Départ pour Nakhon Pathom. Nous quittons l’hôtel après un petit déjeuner des plus copieux ainsi qu’une séance sur internet. Nous prenons le bus 79 en direction de la gare ferroviaire de Thonburi (Bangkok Noi). Nous ratons l’arrêt de bus et faisons marche arrière. Guidés par un militaire on se trompe de chemin. Il est décidément un gros défaut des thaïlandais de ne jamais dire non, de toujours vouloir nous aider. Résultat : la vie n’en est que plus difficile. C’est cependant très agréable de constater la gentillesse de ce peuple. Bref, nous prenons un tuk tuk pour atteindre finalement la gare 4 minutes avant le dernier train.
Arrivée à Nakhon Pathom. La pauvreté semble avoir disparue, la ville est charmante. La traversée d’un des marchés les plus séduisants mène au monument bouddhique le plus haut du monde : le Chedi de Phra Pathom. Nous n’en visitons pas l’intérieur faute de temps. La recherche d’un hôtel est sans succès. Une longue marche est nécessaire pour trouver une chambre convenable de par le prix et la qualité de son intérieur.
Un peu de repos bien mérité. Ce soir nous retournerons retrouver les couleurs et les odeurs du marché et s’y restaurer.
…
Le soir. Pas de restaurant de trouvé. C’est incroyable quand on observe la fraîcheur des produits que l’on trouve sur le marché. C’est d’ailleurs probablement la raison pour laquelle on ne rencontre pas de touriste. Quoiqu’il en soit nous continuons notre traversée de la ville pour rejoindre le Chedi de Phra Pathom. Surprise !! Aux pieds du monument des dizaines de restaurants se sont installés proposant tout un tas de plats différents. A nous maintenant de choisir. Deux, trois tours de la place nous sont nécessaires pour trouver le plat de notre choix. Ce soir ce sera du canard. Le repas terminé, nous en arrivons à conclure que la variété visuelle des plats s’oppose à une homogénéité des goûts. A quand notre prochaine crêpe au chocolat ?
Nakhon Pathom, le dimanche 26 mars.
Réveil à 7h30. Départ pour les marchés flottants de Damnoen Saduak.
Un vieux bonhomme nous accoste et nous propose une virée en bateau, un peu trop chère à notre goût. On négocie un aller simple pour les marchés de Tom Khem. Le trajet en bateau nous coûtera tout de même vingt francs alors qu’il n’en coûte que un franc en bus. Enfin, chacun y trouve son compte. Et puis le spectacle est là. Quoiqu’un peu touristique, le mélange des couleurs et l’originalité du site est à notre goût. On s’y balade paisiblement et nous jonglons de rives en rives.
Marché flottant de Damnoen Saduak
Retour à Nakhon Pathom. Un constat : pour prendre le bus, il suffit de lever la main. Nous savons qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre mais tout de même, si nous l’avions su plus tôt, nous aurions éviter pas mal de kilomètres. Un lunch rapide à l’hôtel puis départ en bus pour Kanchanaburi. Dans le bus, rencontre avec un personnage charmant qui a le plaisir de comparer mes jambes poilues aux jambes si douces et si blanches de mon amie.
A nos côtés, deux moines s’amusent. Mon amie n’a pas le droit de s’en approcher, un contact avec une personne du sexe opposé n’étant pas permis. Petit tour dans la ville, nous nous installons dans un hôtel, au passage on entrevoit une pâtisserie.
Traversée de la rivière Kwai et dîner dans un resto Thaï traditionnel.
Kanchanaburi, le lundi 27 mars.
La nuit a été très mouvementée. Forcément quant on a une moustiquaire en guise de fenêtre, on est à la mercie du moindre bruit extérieur. Puisque l’hôtel est à 50 mètres d’une boîte de nuit, on ne peut dormir. Sur le matin, la musique traditionnelle remplace la disco.
Bref, on change d’hôtel. On fait un petit saut à la pâtisserie : quel délice !!! Dans un café alentour, nous prenons un petit déjeuner copieux avec brioche et confiture de fraise. Bonheur !! Allez, départ pour le célèbre pont de la rivière Kwai (Death Railway). Au passage, visite d’un cimetière militaire des alliés. Le pont est des plus ordinaires. Les cars de touristes sont présents en grande quantité. Nous reprenons tranquillement notre marche pour la ville. Nous nous y restaurons.
Kanchanaburi, le mardi 28 mars.
Ce matin nous sommes debout de bonne heure. Départ pour le parc national d’Erawan. La balade y est très agréable. Climat tropical, végétation dense, chutes d’eau. Une chienne nous guide et nous montre la voie. De temps en temps, un singe se présente. C’est incroyable cette harmonie entre les thaïlandais et les animaux. Les chiens sont parfaitement intégrés à l’environnement. En liberté, sans territoire à défendre, ils ne sont pas agressifs et semblent mener une vie paisible. On peut généraliser cette situation à l’ensemble du pays.
Note : Mon amie est la plus jolie fille du pays. Tout le monde l’observe, la dévisage ! On me félicite donc dans mon choix. Pourvu qu’elle ne bronze pas trop vite.
Un peu d’insectes grillés Au lit
Sitôt revenus à Kanchanaburi, nous repartons visiter un temple creusé dans la paroi montagneuse. Le déplacement représente beaucoup de trajets pour peu d’intérêt. Heureusement, nous avons profité de la générosité d’une dame qui s’est proposée de nous y déposer.
Note sur le parc d’Erawan : arrivés sur place nous avons souhaités prendre un café et un thé. Préparation des plus originales : mélange divers avec fourmis comme récompense. Un seul mot : immonde !
Kanchanaburi, le mercredi 29 mars.
Petit déjeuner copieux à l’anglaise. Discussion chaleureuse avec un Suédois, un Anglais installés depuis 10 ans dans le pays.
A midi, départ pour Lopburi. Six heures de bus nous attendent. A mi-chemin, le bus s’arrête devant des stands. Des vendeurs investissent le bus. Nous n’allons pas au marché, c’est le marché qui vient à nous. Nous n’achetons rien… Avec toute sa sympathie, un moine achète des bonbons. Il nous en fait cadeau. Nous sommes touchés. Acquiescement de la tête en guise de remerciement. Quel acte adopter vis à vis d’un moine ? Nous ne voulons pas l’offenser. Nous lui offrons à notre tour des bonbons de France. Il les accepte volontiers et les redistribuera sûrement. A l’approche d’un temple, le bus s’arrête, le moine descend. Nous le saluons.
Une végétation luxuriante
Note : dans la religion bouddhiste, on peut être moine qu’une partie de sa vie. Aussi, c’est un honneur pour une famille de voir un de ses fils le devenir. Il est courant pour un jeune d’incorporer une institution bouddhiste à la suite de ses études. Il approfondira ses connaissances pendant trois mois minimum. Il pourra ensuite se marier et faire carrière. C’est la raison pour laquelle on voit tant de jeunesse parmi les moines.
Arrivée à Lopburi dans la soirée. Nous prenons une chambre modeste avec ventilateur. Sûrement la dernière. Il fait décidément trop chaud.