Yangon, le dimanche 23 septembre.
Fraichement arrivés par avion en début de matinée, nous avons la chance d’être accueillis par un jeune birman qui parle un français impeccable. La guest house dans laquelle nous avons réservé notre première nuit l’emploie.
Je ne sais ce qui m’attire tant dans ces climats tropicaux. On ne peut pas dire que ce soit franchement agréable de vivre avec une moiteur permanente, des vêtements qui collent de fait à la peau. Pourtant, je suis immédiatement conquis lorsque nous quittons l’aéroport et pénétrons dans la capitale. Les fenêtres ouvertes de notre taxi laissent passer la chaude humidité environnante. Premières conséquences visibles : la végétation, même à Yangon est luxuriante ; quelques lacs promettent d’intéressantes promenades.
Paya Shwedagon Entrée de Shwedagon Paya Shwedagon Paya Shwedagon
Il y a peu, la pluie est tombée trois jours durant, inondant de nombreux quartiers et paralysant la circulation. Cette coulée diluvienne, annonciatrice à ce qu’on nous a dit de la fin de la saison des pluies, offre l’avantage de laver les lieux. La poussière aura tout lieu de reprendre ses droits plus tard.
Yangon est surprenante. Nul doute ! Nous sommes dans une capitale. La ville est immense. L’arpenter à pieds nous fatiguera assurément. Voici une cité habitée de millions d’âmes, traversée par de larges avenues. Ces avenues que nous empruntons semblent disproportionnées par rapport aux flux qu’elles accueillent. Elles semblent bordées d’un faible nombre d’habitations. Je m’attendais à une ville à la circulation bordélique, jonchée ici et là d’une multitude de vendeurs ambulants, une ville désorganisée, comme je les aime, dans laquelle les sens s’éveillent tous azimuts, dans laquelle les yeux ne savent plus où se poser, dans laquelle les sons et les odeurs parviennent de toutes parts. Et finalement, nous nous retrouvons dans une ville apparemment très organisée, que quelques minutes seulement suffisent à traverser.
La ville est dominée par de nombreuses pagodes, parmi les plus respectées du Myanmar. Quelques moines vêtus exclusivement de tissus pourpres, parcourent les rues pour les atteindre. Ils sont pour la plupart très jeunes, et jouissent, dans ce pays parmi les plus religieux, d’une estime et d’un respect très importants, y compris d’ailleurs à nos yeux étrangers.
Paya Sule Paya Sule Porte de la paya Shwedagon
En cette première journée, bien que nous soyons lessivés par le décalage horaire, et que je sois personnellement malade à crever, nous prenons le chemin de quelques temples.
Premier constat.
Yangon est réellement gigantesque. Tous les transports possibles nous serviront à accomplir les nombreux kilomètres nécessaires à la visite de quelques sites. Merci aux conducteurs de trichaw, vélos, bus, pick-up,… Bénies soient leurs âmes.
Lignes droites
Second constat.
Les birmans sont accueillants et serviables. Dans de nombreux pays, les hôtes ne savent pas dire non. Tant et si bien qu’en demandant son chemin, on pourra souvent se retrouver n’importe où, les hôtes en question préférant souvent indiquer une mauvaise direction plutôt que de reconnaître qu’ils ne la connaissent pas. A Yangon, il n’en est rien. Les habitants n’hésitent pas à en interpeler d’autres pour qu’une réponse juste soit apportée. Sur les marchés, il suffit de porter un regard interrogateur sur un produit (la chaire rouge d’un bambou par exemple) pour qu’une tierce personne prenne l’initiative de nous le présenter.
C’est un plaisir dans ces circonstances de ne pas avoir à dissimuler son esprit de découverte. On peut dans ces lieux donner très facilement notre confiance.
Troisième constat.
Les Birmans sont propres ! Amusante situation à la Paya Shwedagon que celle d’une lignée de balayeurs qui exercent leur activité en synchro sur le commandement d’un chef balayeur. On peut être rassuré et marcher pieds nus dans les pagodes. Le sol reluit.
Quatrième constat.
Les Birmans sont religieux ! Ca, on le savait déjà avant de faire le déplacement au Myanmar, mais je ne me rappelle pas avoir vu autant de bonzes dans les rues et les stupas qui sont érigés dans Yangon défient la Tour Eiffel. Ils sont d’une ampleur inimaginable et brillent de mille feux. Ce soir, nous profitons du coucher de soleil sur la Paya Shwedagon. Sa parure d’or prend de multiples teintes et nous laisse sans voix.
Yangon, le lundi 24 septembre.
Ecriture birmane
Pas de bol !
J’aurais réussi la veille à casser : Mon téléphone
non pas qu’il me serve sur place mais j’y tenais un peu quand même et ses fonctions horloges et réveil m’auraient été utiles. Mon filtre polarisant
sous la forte lumière du jour, je n’aurais plus un seul espoir d’aller chercher du relief dans le ciel ; comptons sur la pluie et les nuages. Un livre
une malheureuse petite fuite dans le sac…
Il y a des jours, on ferait mieux de se reposer.
Après une bonne nuit, nous avons pu nous lancer dans la traversée de Yangon. Et il ne fait plus aucun doute que cette ville est gargantuesque. Ses larges artères sous animées ne sont de plus pas les rues les plus agréables pour se promener. Mieux vaut ici ne pas être pressé et traverser quelques quartiers piétons même si le trajet s’en trouve rallongé. On y retrouve au moins l’animation recherchée, les vendeurs ambulants, les bicoques vendeuses de thé ou concocteuses de mets traditionnels, les magasins en arrière plan, les marchés ici et là, improvisés parfois, les chiens chercheurs de restes à grignoter.
La ville dispose de nombreux parcs et lacs et c’est à chaque fois avec une joie non dissimulée qu’on y fonce s’y poser pour relaxer quelque peu notre corps éreinté. Dans ses lieux, de nombreux jeunes couples occupent les bancs publics. Ceux-ci sont bien situés. La superficie des parcs, au moins à la hauteur des longues et larges avenues qui les bordent, permet d’en profiter sans être exhibé. De nombreux jeunes amoureux viennent s’y bécoter. C’est plutôt surprenant quand on connait la pudeur des pays limitrophes.
Marché Marché
Alors que nous parcourons la ville, nous apercevons souvent de nombreux bonzes en route pour un rassemblement quelconque. La population se réjouit que de telles manifestations puissent s’organiser. Nous sommes parfois invités à les regarder. Compte tenu de la situation politique du pays, nous ne souhaitons pas y participer et déclinons l’invitation…